L’église Notre-Dame de l’Assomption
Construite au XVIIe siècle, à partir d’un premier édifice d’origine romane (Notre-Dame du Ranc) et des remparts du château, elle présente une nef unique, prolongée par une abside à trois pans. Le clocher est issu d’une des tours de guet des remparts. De part et d’autre de l’archivolte du portail, se tiennent deux angelots, dont l’un tient un phylactère.
A l’intérieur, la nef est voûtée en plein cintre et le chœur est voûté en cul-de-four. Décor intérieur peint datant sans doute du XIXème siècle. L’abside est décorée de caissons en trompe-l’œil en camaïeu bleu-gris ; l’arc triomphal est décoré d’instruments de musique ; et sur la voûte de la nef figurent des médaillons représentant des saints.
La chapelle Saint Blaise
De style roman, cette chapelle funéraire couverte de lauzes, est dédiée à Saint Blaise, patron des tisserands.
Cet édifice du XIIIe siècle présente des murs de 1,25m de large, une abside semi-circulaire plus basse que la nef, une façade rustique prolongée par un clocher à deux arcades et une couverture de dalles calcaires.
L’intérieur est également d’une extrême simplicité, avec sa voûte en berceau brisé que rien ne sépare des murs nus qui la prolongent. Un ensemble d’ouvertures est disposé sur la voûte, servant selon les interprétations de vases acoustiques afin d’améliorer la sonorité du lieu ou de drains contre l’humidité.
On sait que la chapelle Saint-Blaise abritait la sépulture des seigneurs de Gras.
Le castrum - fortification de Gras
Longtemps appelé « ville close », ce village fortifié s’ouvrait sur le monde extérieur par deux portes : la Pla Monta à l’ouest et la Porte de Rome au nord. Ce dernier accès était renforcé par de hauts remparts ainsi qu’une tour de guet (« Grande Tour »), percée d’archières, permettant de surveiller les alentours.
Il n’en subsiste aujourd’hui que le mur de la face nord, constitué de petits à moyens moellons de calcaire bien équarris, ainsi que la Grande Tour devenue clocher de l’église. Plusieurs bâtiments attenants au reste de remparts laissent supposer la présence d’un donjon rectangulaire.
Eglise de Saint-Vincent
Eglise orientée en forme de croix latine, à faux transept, avec une courte nef de deux travées voûtées en berceau et un petit transept.
Le chevet est formé d’une abside axiale et de deux absidioles orientées dont l’une est masquée par la sacristie.
Deux chapelles latérales s’ouvrent sur la nef et sur les bras du transept ; petit clocher-mur à une arcade.
La fondation de l’église de Saint Vincent de Gras, citée dans la "charta vetus", est donc antérieure au Xème siècle.
L’église actuelle est en grande partie romane. Sa proximité de style avec l’église de Larnas voisine pourrait la faire remonter au XIIème siècle.
La sacristie et les deux chapelles latérales ont été ajoutées au XIXème siècle.
Les Clapas
De multiples vestiges d’activités humaines anciennes apparaissent sur le plateau, comme des alignements de murets en pierres sèches s’étirant sur des dizaines de kilomètres, les nombreuses « clapas » (tas de pierre) agencées avec soin, issues d’un ramassage et d’un empierrement intensif, et les cabanes qui offraient un abri temporaire aux bergers. Par manque de matériel archéologique, il est difficile de préciser l’âge des premiers défrichements.
Les cabanes et « coupe-vent »
Les cabanes, aussi appelées « capitelles » dans le Gard ou « bories » dans la Drôme et le Vaucluse, offraient un abri temporaire aux bergers pendant les orages soudains ou lorsque le vent du nord soufflait sur le plateau. Cette architecture de la nécessité se retrouve dans tout le midi de la France et dans d’autres pays méditerranéens. Plus modestes, les « coupe-vent » en pierre sèche présentent une grande diversité dans leur construction. 126 ont été recensés sur le plateau. Ils sont majoritairement adossés au vent du nord, le fameux Mistral qui souffle sur le plateau.
Les tours tronconiques
Avec leur terrasse au sommet, ces tours permettaient de surveiller les troupeaux et d’effrayer les loups. Leur hauteur ne dépasse jamais 4 mètres. Elles servent aussi de coupe-vent lorsque la bise balaie le plateau, de point de ralliement pour des moments de convivialité, d’affûts pour les chasseurs et même de poste d’observation pour les gardes-bois en quête de braconniers.
Les murets en pierre sèche
Ces murs bien parementés délimitaient les parcelles. Couronné de lauzes disposées en épi, ils permettaient autrefois de protéger certaines cultures de l’appétit vorace des chèvres qui ne pouvaient franchir cet obstacle de pierre.
Les lavoirs
Avant l’avènement de l’eau du robinet, plusieurs lavoirs sur la commune de Gras étaient régulièrement fréquentés par les femmes qui battaient le linge. Certains ont été restaurés : celui de Gras sur la route de Lafare, celui de Gerles près des Reynouards et celui qui se trouve entre le Mas de Gras et la distillerie.